Le bioéthanol E85 pose-t-il plus de problèmes qu'il n'en solutionne ? C'est ce qu'affirme l'ONG Transport & Environnement (T&E). Elle attaque ce carburant pour la pollution qu'il engendre, ou encore l'utilisation de terres arables. Les défenseurs de cette énergie tentent de tempérer.
Le bioéthanol E85 n'a-t-il "aucun bénéfice pour le climat" ? C'est ce qu'affirme l'ONG Transport & Environnement (T&E). Pire, ce carburant aurait même un lourd coût pour l'Etat français. Cela lui ferait dépenser "près de 400 millions d'euros" par an.
La faute à la production liée à l'usage de cultures alimentaires. "La quasi-totalité de l’éthanol consommé est issue de cultures alimentaires (céréales et betteraves, NDLR), et le blé servant à produire l’éthanol utilisé par le parc automobile représente 9 millions de baguettes brûlées chaque jour", estime ainsi l'ONG, citée par La Provence.
Selon elle, l'utilisation de terres arables entraîne une déforestation importante et donc une moindre réduction des émissions de polluants. "Ne pas prendre en compte tous les effets que produisent les cultures des agrocarburants, c’est mettre le problème sous le tapis et laisser penser qu’ils sont une super solution pour la planète", détaille encore Nicolas Raffin, porte-parole de T&E.
"Alors que ce n’est pas le cas. Ça prend la place de cultures céréalières. Cela pose un problème de souveraineté alimentaire... quand vous prenez en compte l’impact indirect, vous avez une réduction de seulement 30%".
Dans le même temps, la nouvelle version de l'E85, qui devrait arriver dans les stations-service en 2025, pose aussi problème. La faute au fait que "beaucoup de ces huiles sont importées hors d’Europe, depuis la Malaisie, la Chine, l’Indonésie. Leur traçabilité est pour le moins douteuse", selon le porte-parole de T&E :
"Autrement dit, on a de forts soupçons de penser qu’elles sont présentées comme des huiles usagées, alors qu’il s’agit d’huiles vierges, par exemple de l’huile de palme maquillée. Cela contribue à la déforestation."
De quoi déstabiliser les défenseurs de l'E85. D'autant que la Cour des compte est également du côté de T&E. Cette dernière juge que "la combustion des biocarburants entraîne des émissions de polluants atmosphériques comparables à celles de l'essence ou du gazole". Mais aussi que "leur bilan climatique est décevant".
Pour autant, les défenseurs de ce carburant tiennent à tempérer. Les membres de Bioéthanol France, représentant les producteurs, affirment bien que cette technologie permet de réduire drastiquement les émissions de polluants. Cela va jusqu'à 50% des émissions de CO2 des voitures à essence et de 90% des émissions de particules.
Quant à l'utilisation des surfaces arables, Nicolas Kurstsoglou, représentant l'organisme, rappelle qu'"on utilise seulement 1% de surface nette utile des coproduits alimentaires associés, pour produire 12 millions d'hectolitres de bioéthanol par an". Et d'assurer que si les huiles venant de l'étranger rentrent en France, "c'est qu'elles sont durables".
Le bioéthanol E85 pose-t-il plus de problèmes qu'il n'en solutionne ? C'est ce qu'affirme l'ONG Transport & Environnement (T&E). Elle attaque ce carburant pour la pollution qu'il engendre, ou encore l'utilisation de terres arables. Les défenseurs de cette énergie tentent de tempérer.
Cet article vous est proposé par :