Santa Fe, qu’ils disent… Mais pourtant si, c’est bien “en taffant”, en travaillant, qu’on passe de challenger coréen à valeur sûre.
Rien ne ressemble moins à une Hyundai qu'une autre Hyundai. Quand certains constructeurs peaufinent une identité de marque et créent des ressemblances au sein de leur gamme, le coréen opère différemment. Ici, à l’image d’appellations de véhicules qui ne laissent pas transparaître le moindre lien entre deux modèles, aucun air de famille ne semble évident entre un Tucson et une i30, pas plus qu'entre un Kona et une Ioniq 5. Mais en interne, on y voit un argument : "un client qui ne se retrouve pas dans le design de l'une peut apprécier celui de l'autre." C'est dans ce contexte qu'apparait le tout nouveau Santa Fe, avec une apparence au cubisme assumé, un look à l’américaine et un derrière comme scalpé, l’ensemble lui donnant une personnalité affirmée.
Cette cinquième génération, qui arrive déjà en concession, paraît ainsi plus imposante que sa fiche technique ne l'indique : elle s'étend sur 4,83 mètres, soit 4 cm de plus seulement que le nouveau Peugeot 5008, lui-aussi doté de 7 places livrées en série. On y verra donc une sérieuse alternative au cœur d'un segment familial fortement renouvelé ces derniers mois, où se chamaillent les Renault Espace, Skoda Kodiaq, Kia Sorento et Nissan X-Trail.
Chez Hyundai, la gamme mécanique se résume à une version hybride rechargeable de 253 ch, capable de parcourir environ 45 “vrais” kilomètres en silence, grâce à sa batterie de 13,8 kWh de capacité. Au-delà, le 1.6 litre à quatre cylindres prend le relais, en fonctionnant avec la partie électrique pour demeurer sobre, et en puisant sa source d'énergie dans son réservoir d'essence d'une capacité de 47 litres. L'autonomie totale, selon notre essai et notre consommation batterie vide d’environ 7 l/100 km (sur le réseau secondaire), atteint ainsi les 700 kilomètres. Avec une utilisation adaptée, faite de courts trajets quotidiens et de recharges régulières, cette technologie appelée PHEV permet de réaliser des économies chaque jour, en se rendant au travail en mode électrique et en rechargeant chez soi (en 6h30 depuis une simple prise domestique de 2,3 kW, ou 3h30 sur une prise renforcée 3,6 kW). Le tout, sans s'inquiéter des recharges pour les trajets plus longs.
Ce choix technologique présente toutefois une contrainte : faire cohabiter moteurs thermique et électrique en plus d'une batterie et d'une boîte de vitesses automatique entraîne un poids élevé (2 165 kg). Cela explique en partie les performances qui, bien que très convenables, peuvent sembler décevantes étant donnée la puissance totale annoncée. Le Santa Fe, qui n’a rien de très dynamique mais présente des prestations routières parfaitement saines, jouit d’un bon niveau de confort, entre fermeté à basse vitesse et bon maintien des mouvements de caisse. Bref, c’est tout ce que l’on attend d’un engin à vocation familiale.
Justement, pour ça, le coréen montre un très bon sens de l’accueil. Déjà, tous les sièges à bord, au nombre de sept, profitent d’un dossier réglable en inclinaison. La banquette du deuxième rang, en deux parties, est montée sur coulisses, générant un immense espace au niveau des genoux ou, selon les besoins, une place acceptable au troisième rang. Là, pour accéder à ces deux sièges escamotables dans le plancher du coffre, la manœuvre reste facile : d’un mouvement, le rang 2 s’avance et le dossier s’incline vers l’avant. La place dégagée, toutefois pas aussi généreuse que celle offerte par un Peugeot 5008, permet de grimper à l’arrière sans se vriller le dos.
On profite au dernier rang d’une garde au toit particulièrement généreuse et de plusieurs rangements accessibles, qui compensent partiellement le manque d’espace aux jambes qu’un adulte de bonne taille pourrait ressentir. Reste à composer, dans cette configuration, avec un volume de coffre généreusement restreint, comme toujours dans la catégorie. A l’avant, le conducteur profite d’une position et d’une présentation soignées, comme d’une ergonomie mélangeant technologie et pragmatisme.
Les rangements sont généreux à l'avant et les écrans restent omniprésents, mais la partie basse de la console centrale accueille de nombreux boutons physiques fonctionnels, qui permettent de contrôler très naturellement, et sans avoir à réfléchir, l’essentiel des commandes liées au confort. Dommage qu’il faille solliciter l’écran tactile à plusieurs reprises pour déconnecter certaines assistances dont les bip sonores peuvent agacer.
S’il se démarque par son style, le Santa Fe le fait aussi par sa dotation et, comme toujours, par sa garantie étendue sur cinq ans. Dès la version de base, l’accès/démarrage “mains-libres” est livré en série, tout comme le hayon motorisé, les sièges avant et le volant chauffants, le GPS Europe, les jantes de 20 pouces ainsi qu’un accoudoir central avant que la double articulation d’ouverture rend accessible, aussi, depuis les sièges arrière. Même topo du côté des équipements de sécurité : il y a tout, à l’exception de la surveillance des angles morts, qui n’arrive qu’au troisième niveau de finition appelé Executive (66 500 €). Avec lui, on profite à bord de l’affichage tête-haute, d’un double et puissant (15 W) chargeur de smartphone par induction à l’avant, de sièges ventilés à l’avant et chauffants à l’arrière, en plus du réglage électrique du volant (à mémoire) et du système audio Bose.
En haut de l’échelle, la version Calligraphy (69 500 €) se montre encore généreuse, originale et innovante ; elle embarque un kit sombre pour la carrosserie (calandre, entourage des vitres, rails de toit et jantes de couleur de noir), une sellerie cuir Nappa et une inédite boîte à gants qui, en partie haute, se propose de désinfecter un smartphone sans aucun produit chimique, par un traitement ultraviolet éliminant tous les micro-organismes. Pourquoi ? C’est un héritage de la pandémie de Covid, durant laquelle le cahier des charges du Santa Fe a été finalisé…
Fort en personnalité, le nouveau vaisseau familial de Hyundai se révèle très bien équipé, agréable à vivre et à conduire, et généreux en espace. Pour les amateurs de moteurs PHEV, cette valeur sûre montre une jolie palettes d’arguments…
On aime
On aime moins
GAMME PROPOSÉE (Hyundai Santa Fe)
· Hybride rechargeable, 253 ch, de 59 500 € à 69 500 €
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Potentiels concurrents
- Renault Espace, E-Tech Full Hybrid 200 ch, à partir de 45 000 €
- Peugeot 5008, Hybrid e-DCS6 136 ch, à partir de 39 690 €
- Nissan X-Trail, e-Power 204 ch, à partir de 43 800 €
Les concurrents proposent des offres différentes... Le Renault Espace n'est pour l'instant disponible qu'en hybride, pas en version rechargeable. Même chose chez Nissan, avec le moteur e-Power. Et chez Peugeot, le 5008 est 100 % électrique ou hybride, mais avec seulement 136 ch. Bref, avec son moteur hybride rechargeable, le nouveau Santa Fe rivalise directement avec les Kia Sorento et Skoda Kodiaq. Le modèle Hyundai propose par ailleurs un design original, un habitacle spacieux et bien présenté, ainsi qu'un très bon niveau d'équipement...
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