Moteurs

Sport

Evasion

Style

9/26
RUGBY
GoodMood #1 - 2024, été doré pour le rugby français (malgré tout)…

2024, été doré pour le rugby français (malgré tout)…

Il y aura eu des tragédies, il y aura eu des scandales, mais il y aura eu aussi de très beaux tableaux à admirer.

Good Mood ? Ce n’est pas vraiment le résumé que l’on pourrait faire de l’été 2024 du rugby français. La mélodie estivale que nous a proposé le ballon ovale pour rythmer cette période de vacances a été ponctuée de trop nombreuses fausses notes, à commencer par une vidéo de Melvyn Jaminet où l’on voit l’arrière du XV de France tenir des propos à caractère raciste.

Deuxième grosse cacophonie : l’affaire de viol aggravé pour laquelle Hugo Auradou et Oscar Jégou, deux joueurs du XV de France, ont été mis en examen. A tort ? Les dernières tendances iraient dans le sens des déclarations des joueurs qui ont toujours clamé leur innocence, mais le dossier est encore loin d'être clos. Et pour finir, le pire : la disparition d’un joueur de l’équipe des Moins de 18 ans, Medhi Narjissi, qui a été emporté par une vague en Afrique du Sud, lors d’une récupération près d'une plage réputée dangereuse. Le jeune garçon laisse derrière lui des parents inconsolables, et qui attendent désormais que justice soit faite, et que les coupables prennent leurs responsabilités.

Voilà comment nous, amoureux du rugby, nous finissons l’été : avec ces drames et ces scandales qui nous font grincer des dents. Le tout sur un fond de campagne électrique pour les prochaines élections à la présidence de la Fédération Française de Rugby. La petite touche qui rajoute encore un peu d’amertume.

Et pourtant ! Et pourtant… Qu’il serait dommage de ne retenir "que" ça et, si on peut le dire ainsi, d’avoir la mémoire si courte... Car la magie de cette saison 2023-2024, elle n’a pas été que noire, elle aura aussi été dorée ! Commençons avec l’or de cet été, un or olympique qu’est allée chercher l’équipe de France masculine de rugby à VII. Il y aura eu aussi, un peu plus tôt, un or un peu plus empreint de reflets rouges et noirs, couleurs mythiques de l’inébranlable Stade Toulousain, auteur d’une saison absolument incroyable, et avec des scénarios qui laissent rêveur. Et enfin, il y a cet or où l'on devine les motifs du "Gwenn Ha Du", le drapeau de la Bretagne, région qui fait une entrée historique dans l'élite du rugby français avec le sacre de Vannes au terme d'une saison de Pro D2 haletante. 

Histoire de se faire un peu de bien au moral, et d'aborder cette rentrée sportive avec un peu de sourire que de grise mine, autorisons nous une petite rétrospective...

À défaut d'or mondial, consolons-nous avec l’or olympique

GoodMood #1 - À défaut d'or mondial, consolons-nous avec l’or olympique
Equipe France 7 masculineCredit Photo - Icon Sport

Il y a eu larmes de à l'automne 2023, alors qu'un petit point privait le XV de France d'une demi-finale de Coupe du Monde. Pour un de ces joueurs tricolores, le capitaine, la star du groupe, ce Mondial aura un peu ressemblé à une épreuve. Car Antoine Dupont devait subir une élimination en quart de finale après avoir tout fait pour se rétablir au plus vite d'une maxillo-zygomatique qui avait donné des sueurs froides à tous les supporters des Bleus. 

N'était-ce alors pas, pour le demi de mêlée du XV de France et du Stade Toulousain, l'occasion de changer un peu d'horizon et de chiffre, en laissant un peu tomber le XV...pour le VII ? Voilà une autre annonce qui a fait beaucoup de bruit : Antoine Dupont n'a pas su se hisser sur le toit du monde alors tant pis, il s'en va gravir l'Olympe. Et pour cela, il arrive sur la pointe des pieds au sein du groupe des Bleus du VII mené par Jérôme Daret. Sur la pointe des pieds, c'est un bien grand mot, tous les projecteurs étant toujours braqués sur lui.

Antoine Dupont se teste sur trois tournois avant les Jeux. Bilan ? Une médaille de bronze à Vancouver, deux médailles d'or à Los Angeles et Madrid (où il devient champion du monde du coup, mais à VII). Ce groupe fonctionne bien, et le petit nouveau a visiblement bien adhéré au projet. On a presque envie de dire que ces médailles sont acquises grâce à l'effet Dupont, mais l'intéressé balaiera cette idée en bloc. Et après tout, il n'y a une seule médaille qui compte au finale : l'olympique. Et ces JO, ils vont commencer très doucement, avec même une défaite en match de poule face aux Fidjiens, doubles champions olympiques en titre. 

La qualification en quart de finale étant tout de même acquise, les Français vont monter en puissance jusqu'à retrouver les Fidji en finale. L'affiche dont tout le monde rêvait. Et ce rêve, il va devenir bien réel puisque les Bleus vont faire tomber ceux qui n'avaient jusque-là jamais trébuché sur les JO. Comment se consoler d'une Coupe du Monde perdue ? Aller chercher un titre olympique.  Ca a l'air d'une montagne, mais pour Antoine Dupont, ça parait aussi tellement facile... 

Et quelle fête nous a offerte cette équipe de France ! Ces moments de communion avec le public du Stade de France, du Club France, du Parc des Champions. Une pure magie. La magie des Jeux, elle a commencé là, avec cette première médaille d'or pour la délégation tricolore de Paris 2024. Et on a beaucoup parlé d'Antoine Dupont, qui aura été le fil rouge et de cette aventure, mais impossible d'oublier les autres : Stephen Parez, Jérôme Daret, sélectionneur de génie qui a accepté le pari d'intégrer le Toulousain, Aaron Grandidier, Nelson Epée, le revenant Jean-Pascal Barraque, Andy Timo, le capitaine Paulin Riva, Antoine Zeghdar...tous ! Ils ont marqué l'histoire de leur sport et ont offert à tous les amoureux du ballon ovale, une véritable parenthèse enchantée. Merci Messieurs.

 

Toulouse, porte-drapeau iconique du rugby français

GoodMood #1 - Toulouse, porte-drapeau iconique du rugby français
ToulouseCredit Photo - Icon Sport

Si, comme pour les JO, les aventures en sélection peuvent offrir de grands bonheurs aux joueurs et aux foules, les clubs ont prouvé qu'ils pouvaient eux aussi avoir leurs lots de belles péripéties. Un club est friand de ce genre de scénariis épiques qui le mènent à l'excellence. Et ce club, c'est le Stade Toulousain. 

Cette saison 2023-2024 promettait l'enfer aux Rouge et Noir entre la Coupe du Monde, le tournoi des 6 Nations, et les temps de vacances à donner à la petite armée d'internationaux (français mais pas que) qui composent l'équipe, le trajet jusqu'aux phases finales du Top 14 et de la Champions Cup pouvaient vite se transformer en véritable chemin de croix, avec des maux de tête à rallonge pour Ugo Mola.

Et pourtant, le successeur du sorcier Guy novès a dû récupérer un peu de sa magie dans le vestiaire toulousain car il a trouvé la formule parfaite pour rester invaincu sur la scène européenne et trôner en haut du classement de la saison. Cette formule, elle applique deux ingrédients : internationaux de talent et jeunes pousses pleines d'audaces. Difficile de faire plus efficace, ce ne sont pas les Bordelais, largement piétinés en finale de Top 14, qui vous diront le contraire...

Mais comme les grosses victoires presque trop faciles, ça va bien cinq minutes, les Toulousains allaient forcément jouer avec les nerfs des gens, se faire peur eux-mêmes, et s'offrir une leçon de résilience quelques semaines avant de soulever le Brennus, pour la finale de Champions Cup. Cette bataille des géants face au Leinster, elle n'aura pas durée 80 mais 100 minutes, avec des petites prolongations pour une petite dose de drama en plus. Pourquoi faire les choses normalement quand on peut rajouter une bonne dose de piment ! 

Et au final, l'armada des Dupont (et oui désolée, encore lui), Ramos, Cros, Willis, Roumat, Marchand, Baille se retrouve, avec les Costes ou Castro-Ferreira et Brennan qui ont eux posé leur patte et fait briller leur jeunesse, avec non pas un mais deux trophées sous le bras à ranger dans l'armoire à trophées. Lourd à porter ? Jamais de la vie tellement ils sont habitués. Les joueurs ont clamé haut et fort sur toute la fin de saison qu'ils voulaient marquer l'histoire du club. Ils ont très largement écrit les premières lignes de cette histoire et pour les amoureux du Stade, c'est un régal. Pour ceux qui supportent d'autres clubs, même si certains ne l'admettront pas, c'est tout aussi impressionnant.

Et la Bretagne se gagne enfin son ticket pour l’élite

GoodMood #1 - Et la Bretagne se gagne enfin son ticket pour l’élite

On dit que le rugby, en France, c’est l’affaire du Sud Ouest. Il serait peut-être temps d’enlever le « Sud » car avec La Rochelle et désormais Vannes, l’Ouest dans son ensemble tourne de plus en plus ovale.

Car oui, grande nouveauté pour ce Top 14 2024-2025, un club breton évoluera dans l’élite. Le RC Vannes, au terme d’une saison de Pro D2 très impressionnante, et après trois désillusions en demi-finales, est allé chercher son précieux ticket pour un aller (simple, le club l’espère) pour le meilleur championnat du monde.

Une défense de fer, un Maxime Lafage inspiré…voilà quelques petits ingrédients qui ont permis aux Bretons de tenir tête, en finale à des Grenoblois pourtant bien plus rodés à ce genre de rendez-vous. Mais après 21 week-ends sur 30 en position de leader, Vannes avait trop envie de se récompenser. Bien plus envie (même si on félicitera les Grenoblois pour leur exceptionnelle remontée cette saison-là).

C’est sur les terres toulousaines que les Vannetais ont brandi leur Bouclier de champions de France. Et comme un très joli signe, il s’avère qu’ils affrontent, pour la 1ère journée de Top 14, le Stade Toulousain. Un choc des champions d’entrée, une affiche déséquilibrée et inédite mais qu’importe. C’est l’Histoire qui compte ici.

Pour résumer

Good Mood ? Ce n’est pas vraiment le résumé que l’on pourrait faire de l’été 2024 du rugby français. La mélodie estivale que nous a proposé le ballon ovale pour rythmer cette période de vacances a été ponctuée de trop nombreuses fausses notes. Mais qu'il serait dommage d'avoir la mémoire courte et d'oublier trop vite ces moments dorés, qui ont aussi illuminé cette période estivale. Pro D2, Top 14, JO...chaque compétition a eu son lot de belles surprises.

Cet article vous est proposé par :

11/26