L'emblématique patron de Stellantis, Carlos Tavares, a démissionné soudainement ce 1er décembre. Une décision prise sur fond de mauvaises performances de l'entreprise, qui en soulage plus d'un. Car le Portugais comptait de nombreux ennemis.
Le départ de Carlos Tavares de la direction de Stellantis ce 1er décembre était une surprise. Mais pas une mauvaise surprise, pour bon nombre de collaborateurs engagés avec le Portugais, ex-patron de la galaxie automobile. Avec sa culture particulière de travail, ce dernier n'était effectivement pas spécialement apprécié.
Les premiers soulagés de ce choix sont, sans doute, les salariés eux-mêmes. Car Tavares leur demandait l'absolu maximum de leurs capacités, n'hésitant pas à les encourager constamment au départ volontaire. Ce qui ne plaisait pas à Shawn Fain, directeur du syndicat américain United Auto Workers (UAW). Ce départ est, selon lui, "un pas important dans la bonne direction, pour une entreprise qui a été mal dirigée et une main-d’œuvre maltraitée".
Des mots forts allant de pair avec des comportements forts. Un délégué syndical central témoigne, lui, du soulagement qu'il voit, avec le départ de Tavares, dans les colonnes de Challenges. Le symptôme d'une pression constante : "Pour la première fois, je vois des cadres qui pleurent."
Et un directeur de département d'une marque tricolore du groupe d'évoquer "un soulagement général". "Les gens n’en peuvent plus que, chaque année, on leur demande de faire plus avec moins de moyens, moins d’effectifs."
Car Tavares est un adepte du management brutal. "A ses yeux, un être humain, c’est un facteur de coûts", lâche encore ce délégué syndical central. Le fondateur d'un cabinet de conseil souligne, lui, "le contraste (...) violent entre le paternalisme traditionnel de PSA et un patron qui demande le maximum, impose une culture brutale".
Cette manière de faire, il l'avait visiblement poussée jusqu'au bout, après avoir été désavoué par la direction de l'entreprise en octobre dernier. Le management avertissait d'un comportement "dangereux". Et un proche du dossier de résumer : "Carlos Tavares est blessé et se comporte encore plus en autocrate."
Cette brutalité se sera notamment vue dans ses relations difficiles avec l'Etat italien, sous fond de sous-investissements et de délocalisations. Mais aussi dans les liens entretenus avec les distributeurs, dont les contrats ont été résiliés brutalement en 2021, afin de réduire les coûts.
Des actes qui, couplés à de mauvaises performances et des scandales en 2024, auront fini par lui attirer de nombreux ennemis. Notamment l'Italien John Elknann, patron de l'entreprise, froissé par la guerre menée par Tavares contre le pouvoir italien. Une défiance qui aura fait partir Tavares, pas habitué à partager le pouvoir.
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