Essai MG ZS Hybrid+ : Intouchable !

En surfant habilement sur la notoriété de la célèbre marque anglaise - qui fête cette année ses 100 ans - le chinois MG poursuit son chemin, avec intelligence et modestie. Produits bien ciblés et politique tarifaire agressive font mouche. Après la MG3, le crossover familial ZS se renouvelle entièrement avec une chaîne cinématique hybride empruntée à sa petite soeur.

Pour reprendre une expression très tendance aujourd’hui, on ne va pas se mentir : on ne se retourne pas sur ce nouveau ZS dont le design très passe-partout rappelle un peu ceux des anciens Ford Kuga et Nissan Qashqai. Un design pour le moins classique que l’on qualifie avec pudeur, chez MG, de “volontairement consensuel, pour ne pas être clivant”. De ce côté, c’est réussi. On est loin du design alambiqué, tapageur, voire bling-bling de nombre de ses concurrents. Pas de quoi rendre vos voisins jaloux !

Simple mais de bonne facture

A mi-chemin entre SUV urbain et SUV familial, à la façon de son grand rival le Dacia Duster, ce ZS affronte autant les Citroën C3 Aircross, Renault Captur et Toyota Yaris Cross que les Renault Austral ou Nissan Qashqai. L’habitacle est à l’avenant avec un design simple mais des matériaux d’assez belle facture, avec plastiques moussés, y compris en partie haute de planche de bord. Dommage que l’ensemble soit tristement noir sur cette finition haute Luxury alors que la finition de base Standard a droit à un bandeau textile un peu plus chaleureux. Paramétrable, le compteur numérique est de 7” tandis que l’écran multimédia central atteint 12”3.

On lui reprochera cependant de ne pas avoir plus de raccourcis, pour les commandes de clim’ notamment, comme la recirculation d’air, accessible uniquement depuis les menus, même si certaines fonctions peuvent être commandées au volant. Mentions particulières à l’élégant - vrai - levier de vitesses, façon aviation, et à l’agréable volant à double méplat en cuir synthétique. L’ergonomie est simple, mais efficace, et la position de conduite sans reproche, tout comme la visibilité, ce qui est loin d’être toujours le cas.

A l'aise à rythme coulé

Ce nouveau ZS s’ébroue en silence, et pour cause puisque son gros moteur électrique de 100 kW/136 ch assure le plus souvent seul le travail jusqu’à une vitesse pouvant atteindre 100 km/h compteur. Inutile de dire qu’il jouit alors d’un agrément très proche de celui d’un modèle 100% électrique, en ville notamment. Le moteur 1.5 litre thermique sert ensuite de générateur pour les batteries, en zone péri-urbaine par exemple ; on parle alors d’hybride “série”. En cas de forte sollicitation, moteur électrique et thermique travaillent conjointement, “en parallèle”, pour offrir une puissance cumulée pouvant atteindre 197 ch.

Dernier scénario, à vitesse stabilisée, sur voies rapides par exemple, le moteur thermique oeuvre seul. Dans la pratique, ce ZS se révèle des plus agréables à mener en ville et à rythme de père de famille, tout particulièrement. En cas de forte sollicitation, pour effectuer un dépassement sur route, sa chaîne cinématique souffre d’un temps de latence assez conséquent entre le moment ou l’on écrase la pédale et l’arrivée de toute la cavalerie qui rappellera aux plus anciens les premiers moteurs turbo !

Faibles consommations

Pas de quoi remettre en cause les performances, ni l’agrément ; il suffit juste d’anticiper un peu. Et de jouer avec les modes de conduite, Eco, Normal et Sport. De même, la boîte automatique par train épicycloïdal offre-t-elle un fonctionnement un peu déroutant puisque ses trois rapports - équivalents à des 4ème, 5ème et 6ème - tirent longs et n’interviennent qu'au-delà de la phase tout-électrique. Reste que l’on s’habitue rapidement à ce fonctionnement à mi-chemin entre celui d’une Renault E-Tech et d’une Toyota HSD. Bilan très favorable en termes de consommations avec une moyenne réelle de 5,8 litres durant notre essai, à comparer aux 5,1 litres WLTP officiels. Sachant que notre fourchette s’est établie entre 4,6 sur route et 6,9 litres sur autoroute. Nul doute qu’en ville on pourra facilement tomber en dessous de cette valeur minimale.

Ce ZS fait par ailleurs valoir un comportement neutre et équilibré qui, à défaut de s’avérer dynamique, se montre on ne peut plus rassurant. Exceptés quelques petites pertes de motricité au démarrage, sous l’effet du couple immédiat de moteur électrique, et un certain manque de grip de notre monte pneumatique Giti, une marque d’origine singapourienne dont les gommes sont conçues et développées à Hanovre. Qui, pour parodier le slogan publicitaire d’une célèbre marque, pourrait se résumer à : “Giti, Giti, pas des pneus de génie” ! Excusez-nous. A noter que les innombrables béquilles électroniques, les fameuses ADAS, ici au nombre de 12, qui viennent compléter un équipement pléthorique, ne se révèlent, pour une fois, pas trop intrusives. A l’image de l’antidérapage ESC qui n'intervient qu’à bon escient et de manière très policée.

Un prix canon

Côté confort, le bilan est, là encore, globalement bon, pour ne pas dire très bon. A l’exception de quelques petites percussions et trépidations à faible allure mises en exergue par notre monte en 18”, mais presque totalement effacées avec les Hankook 16” de la finition de base Standard, le confort d'amortissement se révèle on ne peut plus convenable sans jamais tomber dans le chaloupé. Idem pour l’insonorisation, irréprochable en mode full-électrique et encore fort soignée à 130 km/h stabilisés sur autoroute alors même que seul le bloc thermique est sollicité.

Il n’y a qu’en cas de forte accélération que le petit 1.5 litre atmosphérique cycle Atkinson donne alors de la voix dans les tours ! Dernier point, primordial pour un véhicule à vocation familiale, l’habitabilité se révèle fort probante, que ce soit aux places arrière où l’espace ne manque ni au niveau des jambes, ni en garde au toit, ou en volume de coffre, lequel varie de 443 à 1 457 litres avec des dossiers 40/60. Rien à redire.

Proposé à partir de 22 990 €, ce MG ZS est non seulement le crossover full-hybride le plus abordable du marché, mais s’avère même moins cher qu’un modèle urbain essence. “Pas assez cher mon fils !” Parmi ses nombreux concurrents, il s’oppose à deux modèles en particulier, le Citroën C3 Aircross (micro-hybride) et le Dacia Duster E-Tech. Et que ceux qui n’oseraient pas franchir le pas sachent qu’il bénéficie d’une garantie de 7 ans ou 150 000 km et d’un réseau de 180 sites. La messe est dite.

NOTRE VERDICT

Transmission : traction, automatique train épicycloïdal, 3 vitesses Puissance (ch à tr/min) : 102 ch à 6 000 + 136 ch (électrique), 197 ch en cumulée
Couple (Nm à tr/min) : 128 à 4 500 + 250 (électrique)
Poids (kg) : 1 420
Long.xlarg.xhaut. (m) : 4,43x1,82x1,63
Empattement (m) : 2,61
Diamètre de braquage : NC 
Réservoir : 41 litres
Vitesse maxi (km/h) : 168 km/h
0-100 km/h : 8”7
80-120 km/h : 7”2
Pneus de série : 215/50 R 18
Pneus de l’essai : Giti GitiComfort V1

Vivre

Espace aux jambes arrière : 72 Largeurs aux coudes AV/AR : 145/143 Coffre à 5/à 2 (l) : 443/1 457 OPTIONS CONSEILLÉES
Peinture métal (650 €)

Principaux concurrents

Citroën C3 Aircross 1.2 micro-hybride, 136 ch, à partir de 25 500 € Renault Captur 1.6 E-Tech, 145 ch, à partir de 29 400 €

Toyota Yaris Cross 130h, 130 ch, à partir de 30 700 €

Renault Austral 1.2 E-Tech, 200 ch, à partir de 40 800 €

Renault Arkana 1.6 E-Tech, 145 ch, à partir de 33 900 € Nissan Qashqai e-Power, 190 ch, à partir de 39 600 €