Les membres d'Alpine Racing à Viry-Châtillon ont émis un "avis défavorable" à l'arrêt de l'activité de motoriste de Renault en Formule 1, d'ici à 2026. Ils critiquent également les mesures prises par la direction de l'entreprise.
Renault va arrêter son activité de motoriste en Formule 1 en 2026. La direction du constructeur au Losange l'a décidé ce 30 septembre. Un choix dénoncé par les employés de l'entreprise, s'étant mobilisés pour la poursuite du projet. Lors du Conseil social et économique d'Alpine Racing, ils ont émis, à l'unanimité, un "avis défavorable" à la fin de ce projet d'ici 2026.
Car cela veut dire que bon nombre d'emplois sont menacés et seront supprimés. Effectivement, les prestataires de l'entreprise, oeuvrant pour le moteur de Formule 1, n'auront plus de raison de rester. Et les effectifs et projets d'être largement diminués à Viry-Châtillon, comme le précisent les représentants du personnel d'Alpine Racing, dans un message envoyé aux médias :
"Cette mise œuvre du projet scelle déjà les premières conséquences à très court terme (d’ici 3 mois) sur les emplois et la formation :
- Le site de Viry-Châtillon passera au 1er janvier de 500 à 334 emplois, avec la fin des contrats de nombreux prestataires
- La perte d’une centaine d’emplois indirects chez les principaux partenaires d’ici fin 2024
- La fin du Concours d’Excellence Mécanique Alpine (CEMA) soutenu par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, portant de belles valeurs d’engagement en faveur de l’égalité des chances favorisant la mixité pour faire rayonner une filière de jeunes talents."
Les représentants du personnel font donc part de leurs regrets face à ces changements à venir. "Nous appelons les pouvoirs publics à défendre la pérennité de l’emploi sur le site de Viry-Châtillon", lâchent-ils encore :
"L'ensemble des représentants du personnel, portant la voix des salariés et d'une majorité des parties prenantes, regrette et déplore la décision d’arrêter la motorisation F1 en 2026. Ce choix est entériné par le Groupe qui souhaite réduire le risque financier autour de la F1, alors même qu'aucune étude sérieuse n'a été menée pour en évaluer l'impact sur les ventes futures et le prestige de la marque."
Et de regretter également que les dirigeants du groupe Renault aient écarté les possibles solutions apportées par les représentants du personnel. Car, "malgré la tourmente de ces 2 derniers mois, l’équipe de Viry a continué de développer la puissance du moteur 2026 (...) Cette décision à contrecourant fait passer Alpine à côté de son histoire sportive."
Car des solutions, les membres du personnel en amenaient. Notamment un partenariat, qui aurait permis de répondre à plusieurs objectifs, particulièrement de maîtrise des coûts. Et la cellule veille de F1 mise en place par les dirigeants du groupe ne convainquent certainement pas les représentants du personnel :
"Les solutions de partenariat ont été écartées par le Groupe, alors qu'elles auraient permis de répondre à plusieurs objectifs : le maintien d'une activité de F1, la réduction des coûts de développement et d'exploitation, le maintien de toutes les compétences, la possibilité d'amener un moteur RE26 déjà en grande partie développé et prometteur jusqu’à la saison 2026."
"Le dimensionnement communiqué de la cellule de veille F1, (effectifs et budget) semble encore trop faible, et remet en question le retour potentiel d’Alpine comme motoriste à terme. L'histoire du site de Viry montre que des décisions contraires ont souvent été prises, et démontre l'importance de maintenir pour l'avenir des compétences hautement qualifiées afin de laisser la porte ouverte à un retour en F1."
Et de conclure que "de manière générale, l’arrêt de la motorisation F1, le manque de maturité des projets apportés et la perte de confiance dans la Direction font peser un risque majeur de départ des compétences critiques du site de Viry".
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