Le contrôle technique des motos est en place depuis le 15 avril dernier. Malgré cela, le nombre de motos contrôlées reste faible. Une tendance qui réjouit la Fédération française des motards en colère (FFMC), sûre du succès de son boycott.
Ainsi, la fédération l'assure, moins de 500 000 motos se sont déjà présentées à l'examen du contrôle technique des motos (CT2RM). Cela semble important, mais ce n'est pas vraiment le cas, selon l'entité. Effectivement, le nombre de motards aurait dû être bien plus massif, selon ce qui est affirmé sur son site internet :
"Le parc de deux-roues motorisés aurait dû inclure près de 2,3 millions de véhicules, selon la réglementation. C’est donc près de 80 % de motards qui ne sont pas passés par la case CT2RM. Bien que le contrôle technique soit désormais obligatoire, une majorité de motards refuse de se soumettre à cette obligation."
Et la fédération de s'en féliciter. "Cette résistance montre que l’opposition à cette mesure est bien plus large qu’on ne le croit. Ces chiffres témoignent d’un désintérêt massif et d’un refus de cette réglementation." Une tendance à mettre à l'actif du boycott de ce CT, initié par la FFMC.
"Le boycott fonctionne", assurent ainsi les membres de la fédération. Ce qui touche directement les gérants de centres de contrôle technique au portefeuille. Effectivement, ces derniers ont investi et pourraient ne pas redemander leur agrément de CT moto l'an prochain, face au manque de retour sur investissement. La FFMC détaille :
"Le principal objectif du boycott est d’affecter la rentabilité des centres de contrôle technique. Ces derniers ont déjà (un peu) investi (...) surtout en aménageant des espaces et en "formant" leur personnel."
"Toutefois, ils fonctionnent sur un agrément provisoire qui expire l’année prochaine (...) Si la majorité des motards continue de ne pas se soumettre à cette obligation, la rentabilité des centres qui font le CT2RM sera grandement diminuée. Ces centres auront du mal à rentabiliser leurs investissements si les véhicules concernés ne passent pas le contrôle."
"En continuant le boycott, nous envoyons un message clair", poursuit donc la FFMC. "Si les centres de contrôle ne veulent pas voir leur investissement devenir obsolète, il faudra remettre en cause les exigences excessives du contrôle technique et opter pour des mesures plus proportionnées." Ce qu'espère la fédération, poussant également pour la suppression de ce CT. D'autant que les règles vont devenir plus strictes en 2025, sur ce sujet :
"Avec les nouvelles règles qui entreront en vigueur dès 2025, les contrôles seront encore plus stricts. Cela signifie que les centres de contrôle technique devront réinvestir pour se doter de nouveaux équipements (...) Ces nouveaux équipements nécessiteront une formation supplémentaire pour les contrôleurs."
"Chaque durcissement des normes impose aux centres de repenser leur stratégie et leur modèle économique. Il est d’autant plus important de maintenir la pression sur eux : plus nous continuons à boycotter, plus ils seront confrontés à des coûts supplémentaires et à une rentabilité incertaine."
Reste à voir si cela sera toujours suivi. En attendant, la FFMC rappelle une statistique intéressante. "80% de boycott , cela rappellera quelque chose aux plus anciens. C’est le taux des motards qui boycottaient la vignette moto en 1980. Vignette qui a finalement été retirée..."
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