Excessives, les performances de la remplaçante de l’Huracán le sont indéniablement via des choix technologiques relativement raisonnables.
Si l’emblématique V12 a bel et bien survécu à la passation de pouvoir entre l’Aventador et la Revuelto, il y a quelques mois, la glorieuse lignée des Gallardo et Huracan se voit aujourd’hui contrainte de faire le deuil de son V10 par souci d’abaisser ses rejets de CO2 jusqu’à -50%. Un premier affront semble-t-il complété par l’héritage du V8 biturbo de l’Urus, lui-même extrapolé du “roturier” Porsche Cayenne, eu égard à l’analogie de leur cylindrée (4.0 l). Mais son régime apte à s’aventurer jusqu’à 10 000 tr/min nous convainc définitivement de la bonne foi des ingénieurs de Sant’Agata quant au caractère inédit de ce moteur déployant 800 ch à lui seul.
Pour culminer à 920 ch (+280 ch vs Huracan), il lui aura toutefois fallu recourir à l’hybridation rechargeable similaire à celle de la Revuelto. D’une capacité anecdotique de 3,8 kWh recouvrable en 30 minutes via un chargeur de 7 kW, sa batterie alimente trois électromoteurs (110 kW chacun) pour épauler le V8. Le premier, à flux axial et refroidi par huile, s'immisce entre le V8 et la boîte de vitesses (double embrayage 8 rapports), quand les deux autres propulsent l’essieu avant afin de bénéficier d’une transmission intégrale, au global.
Un garde-fou bienvenu eu égard à ses chronos, l’exercice du 0 à 100 km/h ne réclamant que 2,7 s jusqu’à croiser à 343 km/h, alors que seulement 32 m sont requis pour immobiliser l’engin lancé à 100 km/h.Ce train avant électrifié a une autre vertu : celle d’améliorer l’agilité et la stabilité en virages serrés en répartissant le couple optimal sur chaque roue.
Contrairement aux systèmes de différentiel vectoriel conventionnels, le Lamborghini Dinamica Veicolo (LDV) 2.0 intervient uniquement sur les freins si nécessaire, pour maximiser l'efficacité et assurer un style de conduite plus naturel ainsi qu'un niveau de performance encore plus élevé. Lors du freinage, l'essieu électrique et le moteur électrique arrière contribuent à la décélération, réduisant ainsi la contrainte sur les freins pendant la recharge de la batterie. La promesse d’un comportement routier digne d’une ballerine et dont la quête d’allègement n’est pas étrangère.
Outre les kilogrammes épargnés par son châssis tout alu d’origine, le pack optionnel “Alleggerita” soustrait plus de 25 kg aux 1 690 kg accusés par une Temerario alourdie d’environ 270 kg par rapport à la moyenne des Huracán, en raison de son électrification. A cet effet, les jantes se parent de carbone, le silencieux de titane, et les vitres latérales fixes de polycarbonate. En sus, un pack “Carbon” appliqué au diffuseur arrière, aux coques de rétroviseurs et aux couvercles d'admission d’air latérale retranche encore 1 820 grammes à l’ensemble.
L’aérodynamisme n’est pas en reste et fait partie intégrante du style de la voiture, les signatures lumineuses avant, de forme hexagonale, faisant office de prises d'air et de déflecteurs pour véhiculer le flux d'air du pare-chocs vers la partie supérieure des radiateurs latéraux. L'ailette supérieure au profil en forme d'aile dévie le flux vers le bas, qui est capté par la deuxième ailette horizontale, le dirigeant pour entrer perpendiculairement dans le radiateur et maximisant l'efficacité du refroidissement.
Pour leur part, les ailettes qui composent les grilles des passages de roue dirigent le flux vers l'extérieur de la roue, en l'éloignant du radiateur latéral et en minimisant son sillage, avec le double effet de réduire la résistance aérodynamique et de déplacer l'appui vers l'arrière, dont la déportance s’améliore de 103% (158% avec le pack “Alleggerita”) par rapport à l’Huracán EVO. De quoi rassurer les utilisateurs du nouveau système de télémétrie incluant plus de 150 des circuits les plus emblématiques au monde, afin d’améliorer la confiance et les performances du pilote espérant profiter au mieux du potentiel de l’Italienne.
Pendant les séances sur piste, le parcours et les informations sur le temps au tour et chaque secteur peuvent être visualisés sur l'écran du tableau de bord. Il est également possible de sélectionner un temps de référence pour obtenir un rapport immédiat sur les performances, d’être renseigné sur la pression des pneus ou encore le moment et l'endroit où une intervention électronique a eu lieu. En parallèle, le système dénommé LAVU met à profit trois caméras pour cadrer l’habitacle et la route afin d’immortaliser les exploits sur circuit, tels les “replays” enregistrés par les jeux vidéo… mais pour de vrai. Ici, pas de seconde chance en cas de sortie de piste.
Les moins téméraires à son volant profiteront du raffinement offert par son habitacle, copier-coller de celui de sa grande sœur Revuelto, à quelques détails près. Lamborghini nous avait habitués à davantage d’exclusivité d’un segment à l’autre, mais cette variable démontre l’impérieux besoin de réaliser des économies d’échelle, s’agissant même d’un artisan automobile. De ce point de vue, le groupe Volkswagen, détenteur du Taureau d’Emilie Romagne depuis 1998, veille au grain.
C’est ainsi qu’on retrouve à bord de la Temerario le même trio d’écrans s’étendant sur 12,3” derrière le volant, 8,4” au centre, et 9,1” face au passager. Lamborghini affirme cependant avoir développé des sièges chauffants, ventilés et réglables électriquement selon 18 pans, spécifiquement pour ce modèle. S’ils privilégient le confort, des assises à double coque en fibre de carbone s’y substituent, en option, pour qui affectionne plutôt l’ambiance compétition, véritable crédo de ce bolide hors normes. Les tarifs, ainsi que la période de lancement de la nouvelle perle de ce nouveau jouet n'ont pas encore été révélés.
Excessives, les performances de la remplaçante de l’Huracán le sont indéniablement via des choix technologiques relativement raisonnables.
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