Le SUV coupé électrique chinois suggère par son patronyme et sa puissance qu’il serait prêt à nager avec les plus gros poissons de la catégorie. Premier bref contact sur les bords de la Méditerranée.
Avant de savoir si BYD sera le conquérant du marché automobile européen aussi féroce que pressenti dans la prochaine décennie, il est déjà certain que le constructeur chinois dénoue dès aujourd’hui l’une des plus grandes problématiques de notre ère ; de l’ordre de la résolution de la faim dans le monde, du changement climatique ou du conflit israélo-palestinien. A bord de sa voiture, mieux vaut-il disposer d’une interface multimédia tactile implantée à la verticale ou à l’horizontale ? Voilà une véritable torture mentale pour tout automobiliste qui se respecte !
La solution est imparable. Comme d’autres modèles de la gamme, le Sealion 7 adopte, en guise de console centrale, un affichage rotatif électriquement, la position de cette dalle de plus de 15” restant à la discrétion de son utilisateur. Build Your Dreams porte décidément bien son nom en nous aidant à atteindre nos rêves les plus fous. Après, bien sûr, ceux déjà exaucés par Mercedes, avec ses éclairages d’ambiance 64 couleurs de discothèque, ou encore Tesla, et son Yoke façon K2000…
Il faut au moins reconnaître à ce SUV coupé électrique, certes suréquipé, de ne pas seulement en mettre plein les mirettes grâce à ses gadgets. Le dessin du mobilier, les matériaux employés et leurs ajustements surtout, contredisent bien des a priori à l’égard de la production chinoise. Cette impression flatteuse naît également de l’espace dont les occupants disposent, à l’avant comme à l’arrière. C’est immense. Un vrai salon ce Sealion.
Il faut dire que la bête s’étire sur plus de 4,80 m de long et 1,90 m de large. Le volume de chargement rentre un peu plus dans le rang avec tout de même un minimum de 520 litres derrière la banquette et un second coffre sous le capot avant de 58 litres, bien pratique pour ranger les câbles de recharge par exemple.
Mais ces premières bonnes impressions prennent une tournure légèrement différente en persévérant au poste de conduite. La position haut perchée n’inspire pas spécialement la modernité. Pas plus que le volant quatre branches, franchement incliné vers l’avant à la façon d’un cerceau d’utilitaire, à cause d’une colonne de direction très plongeante.
Par d’autres d’aspects, cette BYD se révèle, à l’inverse, plus en phase avec notre temps. Mais pas forcément pour le meilleur. Avant de pouvoir s’extraire de la circulation marseillaise, impossible d’ignorer à basse vitesse, ces agaçants mouvements transversaux qui, au franchissement de la moindre plaque d’égout, vous bousculent d’un bord à l’autre du siège.
Comme beaucoup d’autres engins contemporains, donc surélevés et lourds, ce beau bébé de près de 2,5 tonnes souffre du mal du moment. A savoir un manque de raffinement de son amortissement, fatalement mis à mal par les lois de la physique, compensé maladroitement par une rigidité excessive de ses barres anti-roulis.
La suspension, passive précisons-le, se libère heureusement davantage à partir d’allures plus routières et retrouve une certaine souplesse.
Les aides à la conduite, déjà trop souvent intrusives au volant du reste de la production actuelle, redouble également ici de paranoïa. Une pathologie dont les symptômes sont, entre autres, plus que de simples amorces d’évitements et de freinages d’urgence, tout à fait inopportunes dans le trafic.
Le temps de déconnecter laborieusement une bonne poignée de ces assistances via la fameuse interface tactile rotative, nous rejoignons des routes un peu moins fréquentées.
Hélas, encore trop pour pouvoir faire réellement connaissance avec chacun des 530 ch et 690 Nm cumulés par les deux machines de cette intégrale. Mais la suffisance des performances ne fait guère de doute.
Le bon appétit de ce “lion de mer” non plus. Sur un périple urbain et péri-urbain autour de Marseille, abordé pédale très douce, comme en témoigne notre vitesse de pointe de 110 km/h maintenue quelques instants seulement, la consommation dépasse les 21 kWh/100 km à l’ordinateur de bord.
Ce qui présage de valeurs bien plus élevées en complétant le parcours de bonnes grosses portions d’autoroute, ce à quoi se destine en théorie un véhicule de cette puissance et de ce gabarit. Ceci dit, rien d’étonnant en présence de deux moteurs.
Sauf qu’en dépit d’une batterie LFP de 91,3 kWh bruts, capable d’admettre jusqu’à 230 kW en courant continu, cette créature chinoise ne devrait pas révolutionner l’électro-mobilité.
A moins que son tarif, contenu pour la catégorie, déchaîne les foules. Mais en attendant un essai plus approfondi de cette version haute à plus de 55 000 €, voire de son homologue propulsion de 313 ch et 82,5 kWh, proposée aux alentours des 47 000 €, nous en doutons encore. Que BYD le conquérant nous donne tort !
Ce Sealion 7, ce n’est pas qu’un prix serré. Mais à première vue, ce n’est pas beaucoup plus qu’un énième SUV électrique non plus.
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Le SUV coupé électrique chinois suggère par son patronyme et sa puissance qu’il serait prêt à nager avec les plus gros poissons de la catégorie. Premier bref contact sur les bords de la Méditerranée.
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