Révélation du concept-car DS SM Tribute : et Citroën dans tout ça ?

Depuis une dizaine d’années, le label DS qui tire son nom de la prestigieuse berline Citroën apparue dans les années 50 s’est émancipé des Chevrons pour devenir une marque à part entière. Une démarche qui fait sens pour développer ce fleuron de l'industrie automobile tricolore, mais qui prive progressivement Citroën de son glorieux passé dans le haut de gamme. En témoigne une nouvelle fois le communiqué de presse diffusé par DS, dénué de quelconque référence à la marque d’André Citroën, pour faire l’éloge de l'étude SM Tribute. Auto-Moto a sélectionné un florilège des déclarations de Thierry Métroz, à la tête du design DS, éludant soigneusement cette référence aux Chevrons.

« Notre communauté nous a envoyé plusieurs messages forts à l’occasion de ce partage. Le premier était qu’elle était très attachée aux modèles emblématiques de notre héritage. Le second était qu’elle voulait que le dessin originel ne soit pas dénaturé. »

« Nous désirons cultiver notre héritage grâce à nos icônes que sont les DS et les SM. »

« Ce n’est pas qu’une évocation de la SM. L’équipe du DS Design Studio Paris a pris du plaisir autour d’un projet ambitieux. Nous avons respecté le dessin originel par son esprit et ses détails. Nous avons fait une retranscription et une réinterprétation de la SM. »

Comme on le constate, à aucun moment l’appellation SM n’est associée à Citroën, comme si cette dernière était devenue tabou dans la bouche des communicants de DS. Les Chevrons, en plus d’abandonner progressivement toute ambition dans le haut de gamme (la C5 X ne sera pas remplacée) au profit d’un repositionnement sur un créneau de véhicules "essentiels", semblent priés de tirer un trait sur un pan entier de leur patrimoine, au profit de DS.

Cachez ces Chevrons ne que ne saurais voir

Une bataille de communicants qui n’enlève rien au panache de cette étude SM Tribute long de 4,94 m, soit 3 cm de plus que la Citroën née en 1970 sous l’impulsion du designer Robert Opron. Cette réinterprétation se veut surtout plus large de 14 cm afin d’asseoir un peu plus sa stature, également magnifiée par de grandes jantes de 22” semi-carénées à l’arrière. Si la silhouette du modèle originel persiste, la verrière qui recelait les optiques et la plaque d’immatriculation est remplacée par un écran 3D encadré de signatures lumineuses en forme d'étoile susceptibles de passer le stade de l’industrialisation dans les prochaines années sur de futurs modèles de la marque.

Toujours le souci du détail

L’habitacle n’est pas en reste en rendant hommage aux fauteuils faits de coussins horizontaux, ainsi qu’à la forme caractéristique de la planche de bord et de son instrumentation ovale. Point d’écran sur la console centrale, l’affichage des informations étant délégué à un système de projection sur une dalle transparente courbée, du plus bel effet. Une fois de plus, les artisans de DS ont fait preuve d'un travail d’orfèvre pour soigner les finitions intérieures, notamment en gravant au laser les contre-portes tapissées de cuir pour y incruster des motifs inspirés des arts décoratifs, en sus des coutures de type point-perle chères à la marque depuis de nombreuses années sur les modèles de production.

Rendez-vous à Chantilly

Véritable oeuvre d’art sans lendemain, la DS SM Tribute demeure muette quant à ses caractéristiques techniques, bien qu’on imagine aisément la présence d’une propulsion 100% électrique dans ses entrailles en lieu et place du V6 Maserati qu’accueillait son aïeule sous son capot. Les plus chanceux qui se rendront au concours d’élégance de Chantilly, du 12 au 15 septembre, s’en convaincront lors de la parade de l’ensemble du plateau auquel cette SM cuvée 2024 prendra part. Malheureusement, les visiteurs du Mondial de l’auto y échapperont, le mois suivant, DS ayant décliné l’invitation des organisateurs.